Le Mulla Nasrudin revient des champs, son manteau est poussiéreux et il est tout décoiffé. En passant devant une maison, il sent une délicieuse odeur qui provient de la cuisine.
Dans ces pays, les portes sont ouvertes et l’homme de passage est le bienvenu. Nasrudin affamé entre dans la maison et se fait renvoyer sèchement à cause de son allure de mendiant. Nasrudin arrive chez lui, se coiffe et met son plus beau manteau et retourne à l’endroit où l’odeur l’avait attiré. Et là, devant ce visiteur si bien vêtu, si élégant, on lui fait une belle place et on lui sert une belle assiette et à boire. Nasrudin prend son couscous et en enduit son manteau en disant : « Mange, mon manteau, mange ». Puis il renverse son verre sur son manteau et dit « Bois, mon manteau, bois ». Son hôte arrive horrifié et lui demande : « Mais que faites-vous là ? Vous êtes fou ! ». Nasrudin très calmement répond : « Mais il semble que ça soit mon manteau qui est invité et pas moi ! ».
Les plaisanteries de l’incroyable Mulla Nasrudin Idries Shah – Le Courrier du Livre, 2005
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